Payer pour une newsletter ? Vous n’y pensez pas ! Eh bien, pour beaucoup d’internautes, c’est une réalité. La démarche participe d’une désintoxication salutaire : oui, produire du contenu nécessite du travail. Et oui, tout travail mérite rémunération. Le contenu payant s’impose donc, et c’est heureux. Exemple avec le service Substack, qui revendique 50 000 abonné·es à son service de newsletters payantes.
Pressé·e ? Voici la synthèse de l’article ! >> Payer pour lire du contenu sur Internet reste une exception, mais une exception de plus en plus importante. De ce point de vue, l’exemple de Substack, un service de newsletters payantes, est éclairant : 3 ans après son lancement, le site revendique 50 000 abonné·es. Pour toutes les marques, c’est un enseignement important : une partie des lecteurs et lectrices est prête à payer pour accéder à du contenu de qualité, que ce soit en argent ou en échange, par exemple, d’une adresse mail. Un atout pour la communication des marques.
Pour mémoire, Substack est un outil d’édition de mailings qui permet aux auteurs et autrices, sans aucune condition préalable, de lancer une lettre d’information payante. Ils et elles peuvent aussi choisir de créer une newsletter gratuite, par exemple pour tester leur modèle.
Lire « 3 raisons pour expliquer le succès des newsletters payantes. »
3 ans et 50 000 abonné·es plus tard : Substack montre la voie des newsletters payantes
En juillet 2017, quand le service a été créé, les créateurs de Substack annonçaient vouloir un « meilleur futur » pour les contenus web. Deux ans et demi plus tard, le service annonce 50 000 abonné·es, sans préciser la part d’abonné·es qui paie pour recevoir une ou plusieurs newsletters.
Quoi qu’il en soit, le simple fait que plusieurs auteurs et autrices proposent des lettres d’information payantes est en soi une réussite. Le mouvement montre que les créateurs et créatrices de contenus croient maintenant à ce modèle du payant. Il y a ne serait-ce que 5 ans, tout le monde aurait ri rien qu’à entendre une telle incongruité !
Le contenu payant sur Internet : une exception… de plus en plus large
Comme nous le disions il y a deux ans, Substack représente une tendance de fond : payer pour lire du contenu est de plus en plus accepté. Ainsi, le célèbre New York Times générait, dès 2018, plus de revenus grâce à ses abonné·es qu’avec la publicité.
Une exception ? Non. En France, de nombreux titres de presse lancent avec succès des formules payantes ou semi-payantes, parmi lesquels les 100 % web que sont NextInpact, Médiapart, Gamekult, Contexte, Arrêt sur images, Les Jours, mais aussi les quotidiens traditionnels comme Le Monde ou encore les mensuels comme Canard PC – et bien d’autres…
Payer pour du contenu web est donc devenu une réalité banale pour des millions d’internautes.
Ce mouvement est très positif pour le numérique. Comme le disent les créateurs de Substack dans leur dernier bilan, « les fonctionnalités des réseaux sociaux sont si attractives que nous nous sommes retrouvés piégé·es dans une économie de l’attention qui privilégiait avant tout « l’engagement », de sorte que toutes les récompenses – partages, portée, impressions et revenus – revenaient à ceux qui provoquaient polémiques et discussions extrêmes. »
Un diagnostic sévère mais juste.
Demain, le contenu payant sur Internet sera-t-il la norme ?
Pour la suite, jusqu’où ira ce mouvement ? Les internautes prêt·es à payer pour du contenu numérique seront-ils de plus en plus nombreux et nombreuses ?
En l’état, il reste du chemin. Ainsi, selon le dernier rapport du Reuters Institute for the Study of Journalism (rattaché à l’Université d’Oxford), « la plupart des gens ne veulent pas payer pour les actualités en ligne et il n’y a eu qu’une faible augmentation de la proportion de personnes disposées à le faire au cours des six dernières années (2013 – 2019). »
Pourtant, à l’inverse, le nombre d’internautes prêts à payer pour des services de divertissement en ligne a explosé. En témoignent les succès de Netflix et Spotify, que vous utilisez certainement, cher lecteur ou chère lectrice.
Aussi, pour les créateurs et créatrices de contenus, « le défi (…) est désormais de fournir un contenu de qualité et le type d’expérience utilisateur et de commodité que les gens attendent des médias numériques » écrivent les auteurs du rapport du Reuters Institute.
Une recommandation que toutes les marques devraient entendre.
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