Faut-il utiliser les “articles instantanés” de Facebook et les pages AMP de Google ?

En 2016, Facebook et Google ont lancé leurs formats de publication de contenus dédiés au mobile : les “articles instantanés” pour Facebook et les “accelerated mobiles pages” (AMP) pour Google. Dans les deux cas, l’objectif est de rendre plus confortable la lecture sur mobile, en réduisant le temps de chargement des contenus. Un objectif noble, mais qui masque des contraintes de taille pour les éditeurs de contenus.

Comment fonctionnent les “articles instantanés” de Facebook ?

Les “articles instantanés” sont des articles classiques… ou presque : ils sont directement hébergés chez Facebook. Autrement dit, lorsqu’ils utilisent cette fonctionnalité, les éditeurs de contenus (Libération, Allociné, l’Équipe…) publient leurs articles non plus sur leur site (ou du moins plus seulement) mais (aussi) directement chez Facebook. Ce qui veut dire qu’il vous faut, sauf si vous vous êtes équipé d’un outil de publication transverse, publier vos contenus deux fois, sur votre site puis sur Facebook, en mettant les mains dans le code :

En contrepartie, le réseau social promet à vos lecteurs un temps de chargement beaucoup plus rapide. Attrayant : n’importe quel utilisateur de smartphone se plaindra (et fort) si on lui demande comment se passe la navigation sur son mobile ; temps de chargement souvent longs, sites pas adaptés à son écran, publicité qui “mange” tout l’espace… Depuis sa sortie, les éditeurs de contenus sont nombreux à avoir testé la fonctionnalité et tous (ou presque ?) se disent satisfaits : c’est le cas, par exemple, du quotidien Libération. Il faut bien reconnaître que le temps de chargement est effectivement très rapide : faites le test en consultant les pages Facebook de Buzzfeed ou de Libération avec votre mobile. Cliquez sur un article “instantané” et vous verrez ! Mais les éditeurs sont dépendants de Facebook pour évaluer la portée de ce travail supplémentaire… ce qui ne va pas sans heurts :

Malgré cela, Google a décidé de marcher dans les traces de Facebook et a lui aussi annoncé son format dédié au mobile : les accelerated mobile pages (AMP).

Comment fonctionnent les “accelerated mobile pages” (AMP) de Google ?

Les pages AMP de Google ont le même objectif que les articles instantanés de Facebook : accélérer le temps de chargement des contenus sur mobile. Et la même contrainte : il est nécessaire de publier vos contenus dans un langage particulier, l’AMP-HTML. Un dérivé du langage universel du web, le HTML (Le bureau de Ganesh vous expliquait ce langage en trois lignes ici). Comme les articles instantanés, les pages AMP de Google réduisent effectivement très fortement le temps de chargement. Comment ? Ces pages AMP imposent des versions allégées des pages web, qui excluent donc des éléments qui ralentissent habituellement la navigation (vidéos lourdes, publicités intrusives, etc.) :

Pour être plus précis, ces éléments ne sont pas formellement exclus du format AMP, ils sont simplement chargés en dernier : ainsi, un contenu sous format AMP affiche en priorité le contenu central (l’article que vous souhaitez lire) et ensuite seulement les “annexes” (publicités, etc.). La navigation mobile n’est ainsi plus polluée par ces éléments. Ceci dit, toutes les pubs seront-elles logées à la même enseigne ?

Faut-il les utiliser les formats mobiles de Google et Facebook ?

Oui et non. Cela dépend. En fonction de quoi ? Avant de vous lancer, posez-vous les questions suivantes :

  • quelles sont les habitudes de navigation de vos publics : sur ordinateur ou sur mobile ?
  • Comment évoluent leurs habitudes : vers plus de mobile ou plutôt stables sur ordinateur ?
  • Votre ou vos sites internet sont-ils “responsive”, c’est-à-dire adaptés au mobile ?

En fonction des réponses à ces questions (et à d’autres à définir au cas par cas selon votre situation et vos objectifs), la réponse devrait émerger sans trop de difficultés. Quoi qu’il en soit, les formats mobiles de Facebook et Google répondent à une vraie évolution de la navigation web, de plus en plus mobile.

Mais attention aux discours trop hâtifs : pour le moment, les internautes en France sont (toujours) plus nombreux à utiliser un ordinateur qu’un mobile pour consulter internet.


Des questions sur ces formats ? Posez-les nous ici ! Enregistrer Enregistrer

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