Le Brexit (juin 2016) et l’élection de Trump (novembre 2016) ont fait surgir la polémique des fake news, ou fausses nouvelles : les réseaux sociaux seraient envahis de contenus destinés à tromper le public. Fortement critiquées, les grandes plateformes numériques, Facebook et Google en tête, ont pris des mesures. Avec des résultats parfois contre-productifs.
Pour faire face, Google et Facebook s’associent avec les médias traditionnels
Pour clore la polémique, Facebook et Google ont rapidement proposé de s’associer avec les médias traditionnels pour contrer les “fausses nouvelles”. Une suite logique à la dénonciation, par ces mêmes médias, de l’invasion supposée des “fausses nouvelles”. Par exemple, le quotidien britannique The Guardian, qui avait publié un article très remarqué sur la question des fake news, ou encore Le Monde, Le Washington Post, etc.
En résumé, Facebook permet aux journalistes professionnels des journaux partenaires d’étiqueter les contenus qu’ils estiment volontairement faux, de manière à avertir les internautes. Chez Google, le principe est proche : d’une part, permettre aux internautes de signaler les contenus qu’ils estiment être des fake news pour les déclasser dans les résultats du moteur de recherche et, d’autre part, insérer, en haut de ces résultats, des contenus de fact-checking réalisés par des journalistes professionnels.
L’autorité intellectuelle des médias traditionnels se révèle contre-productive
D’après The Guardian, pourtant partenaire des initiatives menées contre les fake news, tout cela ne fonctionne pas, voire provoque l’effet inverse à celui recherché. Ainsi, quand un contenu est étiqueté comme fake news, il se retrouve parfois… massivement partagé par la suite !
Souvent méfiants contre les médias traditionnels en raison du magistère intellectuel que ceux-ci veulent incarner, certains militants peuvent en effet considérer qu’un contenu indiqué comme “fausse nouvelle” est forcément intéressant puisqu’il est menacé de “censure” par les médias dominants. Un effet Streisand nouvelle génération.
Les réseaux sociaux doivent-ils vraiment lutter contre les fake news ?
Débarrasser les réseaux sociaux des contenus malveillants (les fake news en sont incontestablement, en raison de leur intention de tromper le public) est un objectif sain. Néanmoins, les méthodes choisies par Facebook et Google, en partenariat avec les médias traditionnels, semblent inopérantes.
Au mieux, elles aboutissent à un coup d’épée dans l’eau : la vérification arrive trop tard, le pic de partages de la “fausse nouvelle” est déjà passé (l’article du Guardian cité plus haut explique bien cela). Au pire, l’étiquette fake news renforce ou relance les partages, précisément en raison de la méfiance qu’inspirent les médias traditionnels à certains citoyens.
Comment faire, alors ? Le sujet continue d’être largement débattu et aucune solution imparable ne semble se dégager. En tout cas, si on décide de confier cette tâche à des institutions (médias, réseaux sociaux) pour mieux s’en laver les mains. Car, à défaut de régler intégralement le problème, peut-être peut-on commencer, à titre individuel, par tous vérifier ce que nous partageons – et à supprimer nos posts contenant des infos erronées le cas échéant ?
Le sujet vous interpelle ? Contactez-nous si vous souhaitez poursuivre le débat… Nos arguments sont garantis 0% fake news 😉